Voici un article paru dans un journal agenais :
Ils ont beau être champions d’Auvergne, s’être imposés aisément en quarts de finale (31 à 10 face à Riom-ès-Montagne) dimanche dernier, les Martrois, leur président Mathieu Décombas en tête, craignent énormément l’équipe de Casteljaloux. « Nous sommes motivés, mais maintenant, nous allons taper dans le dur en jouant une équipe du Sud-Ouest. » Le président n’a pas oublié qu’encore l’an passé les Casteljalousains évoluaient en Fédérale 3. « Maintenant on arrive sur les terres du rugby » insiste-t’il. On a beau lui faire remarquer que le club de l’US Martres-de-Veyre se situe à quelques kilomètres de Clermont qui fait quand même partie des fiefs du rugby, lui n’en démord pas: « Ici, il y a beaucoup de terrains de football… chez vous il n’y a que des terrains de rugby ».
L’humilité est de mise quand le président analyse le parcours des siens depuis le début de la phase finale. « Notre parcours a été plutôt facile, d’abord en 32es face à Triel (21-
, champion d’Ile-de-France, ensuite nous avons battu Pont-de-Cherruy (38-3) lors d’un match que nous nous sommes rendu facile. En revanche, en 8es contre Les Muraux, nous gagnons d’un point dans les arrêts de jeu (28-27), au mental. Quant au quart, nous sommes passés facilement, mais je pense que c’est plutôt l’adversaire qui est passé à côté. C’était la quatrième fois que nous les rencontrions de la saison. Nous avons su nous adapter».
A priori, même s’il ne dévoilera rien de la façon dont évolue son équipe (Pascal Enjolras, l’entraîneur en chef, est injoignable), le président lâchera du bout des lèvres que son équipe propose beaucoup de jeu… Son équipe a marqué cinq essais en quarts de finale, ça n’est sûrement pas le fruit du hasard.
J.-P. D.
MORGAN PARRA LE CONSEILLER SPECIAL DES MARTROIS
« Si vous m’aviez contacté pour l’équipe de France ou Clermont, je ne vous aurai pas rappelé. » Morgan Parra, demi de mêlée de Clermont et des Bleus, encore en vacances pour quelques jours avant de préparer la coupe du monde n’a, en revanche, pas hésité longtemps quand on lui a demandé d’évoquer l’équipe de Martres-de-Veyres… Son équipe, celle qu’il a entraînée avec Pascal Enjolras entre autre depuis le début de la saison.
À 22 ans le cornac des bleus et des jaunards a éprouvé le besoin de donner de son temps, de ses conseils comme l’a fait avant lui son père Antonio. « Mon père a joué à Metz et Fédérale 2 et 3 et mon oncle Manu jouait également là-bas » précise-t-il. Antonio a raccroché, Morgan, lui commence à goûter au rôle d’entraîneur et compte bien, plus tard, beaucoup plus tard (il n’a que 22 ans) s’y replonger.
Le choix s’est porté sur les Martrois. Explications : « J’ai construit une maison pas très loin et surtout je me suis renseigné sur l’état d’esprit, la mentalité qui régnait dans ce club. C’est une bande de copains, qui ne se prennent pas la tête ».
Rassuré, le demi de mêlée de Clermont n’a pas hésité et a troqué, quand il le pouvait son maillot jaune et bleu ou tricolore pour la casquette d’entraîneur d’une équipe évoluant en promotion, avec comme principale tache de s’occuper de la ligne de trois-quarts. « Nous avons travaillé la défense, mais aussi l’attaque, c’est la gestuelle qui pêche surtout, à ce niveau. Au début de la saison, ils avaient un jeu restreint. Ils n’avaient pas confiance en eux » explique l’international.
« J’avais besoin de rencontrer des gens simples »
Du pain béni pour les banlieusards de Clermont (15 km). « Je les ai accompagnés jusqu’aux 32es et 16es. » précise Morgan Parra qui tient à rappeler que si cette équipe est encore en lice aujourd’hui, elle doit d’abord et avant tout à elle-même et pas à sa modeste personne.
Bref, Morgan Parra a besoin de temps en temps d’une bouffée d’authenticité, il est comme un poisson dans l’eau chez les Martrois. « J’avais besoin de rencontrer des gens simples, ici, il y a des maçons, des gens de tous milieux, des copains qui n’en ont rien à foutre de Morgan Parra. » On comprend dans ses propos que cette parenthèse avec le plus haut niveau est salutaire au Clermontois, qui ne sera pas à Argentat dimanche.
« Pour nous l’essentiel était de monter, c’est fait. Casteljaloux est une grosse équipe, elle sera favorite. Nous jouerons sans pression. » Le demi de mêlée clermontois précisera au passage que les Martrois ne touchent pas un kopek et disposent du strict minimum pour exister en championnat.
Quant à son avenir avec les Martrois : « Je n’ai pas encore pris de décision pour la saison prochaine, je verrai en rentrant de la coupe du monde, mais si je reviens ce sera plutôt en tant qu’aide qu’entraîneur. » Morgan Parra n’était pas seul à entraîner, mais c’est certain sa patte est pour quelque chose dans l’excellent parcours des Auvergnats… série en cours.
J.-P. D